La deuxième génération de tachygraphes intelligents est entrée en circulation en 2023. Mais avant cette date, bien des versions du chronotachygraphe ont été (ré)inventées : de l’horloge Autorex au DTCO 4.1, de 1923 à nos jours, retour sur 100 ans d’évolutions technologiques chez VDO.

 

Les débuts du chronotachygraphe : l’horloge Autorex

Kienzle est un nom très connu dans le secteur du transport routier ; différents modèles de tachygraphes ont d’ailleurs porté ce nom pendant de nombreuses années. Mais savez-vous d’où il vient ? Kienzle est en fait le nom d’un entrepreneur allemand, créateur de l’ancêtre du chronotachygraphe.

Un peu d’histoire : en 1883, Jakob Kienzle épouse la sœur d’un horloger à Schwenningen, au sud-ouest du Land du Bade-Wurtemberg en Allemagne. D’abord associé, Jakob devient en 1897 l’unique propriétaire d'une entreprise d’horlogerie qui connaît une formidable croissance.

Kienzle Uhren – nouveau nom de l’entreprise – développe alors l’horloge Autorex en 1923. Il s’agit du premier appareil qui ne se contente pas uniquement de mesurer la vitesse d'un véhicule : il l’enregistre. L’horloge Autorex est ainsi considérée comme le précurseur immédiat du tachygraphe moderne !

 

Les premiers chronotachygraphes 

Depuis 1889, Kienzle équipe de nombreux taxis avec ses taximètres, des appareils conçus pour calculer la somme dûe par un voyageur en fonction de la distance parcourue et du temps passé dans le véhicule. 

C’est dans la lignée de ces taximètres que l’horloger allemand développe les premiers modèles de l’histoire du chronotachygraphe en 1927. Également appelés « TCO 1 » et « TCO 2 », ils permettent de mesurer et d’enregistrer :

  • les temps de conduite et de pause ;
  • la vitesse ;
  • la distance (avec le TCO 2).

En 1935, les tachygraphes TCO 6 et TCO 7 sont porteurs d’une innovation majeure : si les premiers chronotachygraphes étaient installés à l’extérieur du tableau de bord, ces nouvelles versions peuvent s’y intégrer directement. 

Dans les années 40, le développement de l’automobile en ville est exponentiel : une opportunité pour Kienzle Uhren de diversifier ses activités et se lancer dans la fabrication de parcmètres. L’entreprise est ensuite démantelée, puis reconstruite à la fin de la Seconde Guerre mondiale.

 

Un appareil devenu indispensable et international

 

Une évolution boostée par de nouvelles réglementations

En Allemagne, la « Loi sur la sécurité routière » (Loi pour la sécurité de la circulation routière) du 19 décembre 1952 rend le tachygraphe obligatoire pour tous les camions de plus de 7,5 tonnes. Cette réglementation, la première en la matière, a pour effet d’accélérer la course à l’innovation dans le domaine des tachygraphes.

L’appareil se perfectionne de plus en plus, avec notamment :

  • une plus grande échelle de vitesse, qui offre une précision accrue ;
  • une capacité d’enregistrement de sept jours ;
  • la possibilité d’un changement de conducteur.

 

1974 : le premier tachygraphe européen

L'évolution la plus importante dans l’histoire du chronotachygraphe Kienzle a été le TCO 1311, premier tachygraphe conçu conformément aux exigences particulières du règlement CEE en vigueur. Présenté pour la première fois au salon IAA en 1973, ce nouvel appareil devait être utilisé dans l'ensemble de la Communauté européenne.

La production en série du TCO 1311 commence en 1974, juste à temps pour fournir les entreprises de transport routier tenues de respecter les délais de transition imposés par la réglementation.

 

Le passage au numérique : un tournant dans l’histoire du chronotachygraphe

Au début des années 1990, le tachygraphe se rapproche de sa forme actuelle : le FTCO 1319 est en effet un tachygraphe plat intégré au tableau de bord et doté d’un écran numérique sur lequel s’affichent des informations pour le conducteur :

  • la date ;
  • l’heure ;
  • l’activité…

Au lieu de disparaître sous un couvercle, le disque de diagramme est désormais introduit dans le tachygraphe par le biais d'un mécanisme d'escamotage similaire à celui d’un lecteur CD.

D’abord analogique, l’enregistrement de l’activité du tachygraphe devient entièrement numérique en 2006 : le disque de papier laisse place à une carte de conducteur dotée d’une puce électronique. Ce passage au 100 % numérique a pour but de renforcer la sécurité autour de l’usage du tachygraphe sur les routes européennes. 

Le DTCO mis en circulation en 2006 par VDO est un système informatique complet avec écran intégré, imprimante, horloge en temps réel, interfaces de diagnostic, d’information et CAN, facilitant la connexion avec d’autres instruments.

 

Le tachygraphe intelligent : première et deuxième génération 

En 2019, le tachygraphe intelligent de première génération est déployé sur les routes. Plus perfectionné, il est désormais équipé d'un système de positionnement GNSS (Global Navigation Satellite Systems) et du module DSRC (Dedicated Short Range Communication) de communication à distance. 

Il répond à plusieurs objectifs, par exemple : 

  • renforcer la sécurité des conducteurs sur les routes ;
  • permettre les contrôles à distance ;
  • limiter la concurrence déloyale.

Et depuis le 21 août 2023, c’est la version 2 de ce tachygraphe intelligent qui est obligatoire pour tout véhicule nouvellement immatriculé de plus de 3,5 tonnes ou de plus de 9 places assises (conducteur compris).

 

Il n'y a guère d'autre instrument dans l'habitacle des véhicules commerciaux qui ait changé la vie quotidienne sur les routes européennes autant que l'a fait le tachygraphe. Il a rendu la concurrence dans la logistique des transports plus équitable, les conditions de travail des conducteurs plus sûres, et la gestion des flottes plus efficace.

Retrouvez 100 ans d’histoire du chronotachygraphe en images avec notre infographie !

 

L'histoire du chronoachygraphe

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